Le compte titres est le meilleur outil d’investissement en bourse
Le compte titres est l’outil le plus global pour effectuer tout type d’investissement sur des produits côtés. D’un point de vue technique c’est l’outil le plus complet disponible pour investir en bourse. Contrairement au PEA ce contrat n’est pas une enveloppe fiscale et ne bénéficie pas d’une imposition privilégiée.
Qu’est ce qu’un compte titres ?
Un compte titres est un plan d’épargne vous permettant d’investir sur toutes sortes de titres cotés. Des actions, des obligations, des matières premières, des produits dérivés, tout types de fonds ect…
Vous pouvez souscrire un compte titre auprès d’une banque ou d’un courtier. Ce contrat est divisé en deux parties. La partie épargne qui détient vos titres et la partie monétaire qui détient vos liquidités sur un compte bancaire. Contrairement au PEA ce contrat vous permet d’investir dans le monde entier c’est donc un outil bien plus global. Vous n’êtes pas limité à un nombre maximum de compte vous pouvez en ouvrir autant que vous le souhaitez.
Quels sont les avantages du compte titres
Le principal avantage du compte titres est sa dimension globale. Vous pouvez investir via le même compte sur des actions cotées à la bourse de New York ainsi que sur un fonds spécialisé sur les obligations à haut rendement asiatiques. Le tout en vous couvrant sur des contrats d’options et en diversifiant vos investissements via des contrats futures sur le café ou le coton.
Ce contrat ne disposant d’aucun avantage fiscal c’est sa dimension globale qui le rend intéressant. Le compte titres est le meilleur outil pour gérer un patrimoine financier important.
Fiscalité du compte titres
Nous allons regarder la fiscalité applicable au compte titres depuis le 1er janvier 2018 et la mise en place du PFU (prélèvement forfaitaire unique).
Fiscalité sur la cession des titres
Suite à une cession de titre vous êtes redevable d’un taux d’imposition sur les plus-values de 12.8% et de 17.2% de prélèvements sociaux. Soit un total de 30%. Contrairement au PEA vous êtes redevable de l’imposition sur les plus-values et des prélèvements sociaux à chaque clôture de position. Même si votre argent ne sort pas du compte titres.
Toutes les moins-values réalisées sont déductibles des plus-values de l’année en cours et des 10 années suivantes.
Les dépenses effectuées pour l’acquisition et la détention de vos titres sont également déductibles de votre imposition :
- Les frais de courtage
- Les droits de garde
- Les frais de commissions liées au service SRD
- Les taxes (comme la taxe sur les transactions financières)
Fiscalité applicable aux dividendes et aux coupons
Les coupons (intérêts générés par le prêt obligataire) correspondent aux rendements récurrents générés par les obligations.
Les dividendes (part des bénéfices versés aux actionnaires) correspondent aux rendements récurrents générés par les actions.
Comme pour les cessions de titres vous êtes redevable sur les dividendes et les coupons du prélèvement forfaitaire unique. Soit 12.8% d’impôts sur les plus-values et 17.2% de prélèvements sociaux.
Exemple : Vous disposez d’un compte titres sur lequel vous détenez 10 000€ d’action A. Ces actions versent un dividende de 5% par an soit 500€. Vous êtes donc redevable de 64€ d’impôts sur les plus-values et de 86€ de prélèvements sociaux. Il vous reste net 350€, votre investissement vous offre ainsi un rendement net de 3.5%.
Le service « SRD »
Le SRD correspond au service de règlements différés. Cet outil de votre compte titres vous permet d’effectuer un prêt à court terme pour acquérir des titres. Ce prêt vous permet d’effectuer des transactions long, en misant sur la hausse. Ou short, en misant sur la baisse. Les transactions doivent être liquidées avant la fin de chaque mois.
L’avantage de ce service est que vous pouvez bénéficier d’un effet de levier jusqu’à 5X votre capital pour effectuer des opérations de court terme. Ce service n’est pas gratuit, c’est un prêt qui vous est accordé en échange d’une garantie que vous apportez. Cela peut être sous forme de cash ou bien de titres détenus dans votre portefeuille. Contre ce prêt votre intermédiaire va vous facturer des taux d’intérêt et d’autres frais de gestion. A vous de juger que votre investissement spéculatif sera suffisamment rentable pour couvrir les frais.
Pour plus d’informations sur le SRD je vous invite à consulter le site web de la bourse de Paris.
Cette option est réservée aux investisseurs expérimentés. L’effet de levier peut augmenter vos gains mais également vos pertes. Je vous invite à utiliser cet outil avec beaucoup de prudence.
Quels sont les supports d’investissement disponibles ?
Le compte titres est un outil d’investissement qui vous permet de vous constituer un portefeuille d’actifs très diversifié. Ce potentiel de diversification vous permet de monter des stratégies d’investissement sur tous les types de supports.
Investissement en actions
L’actif le plus courant pour les particuliers sont les actions. Vous pouvez acquérir des actions sur différentes places mondiales en misant sur la hausse ou bien la baisse des cours et sous différentes formes.
Via des fonds
Vous pouvez décider de placer votre argent en le confiant à des gérants de fonds. Ces gérants et leurs équipes vont ensuite sélectionner des titres pour vous offrir la meilleure allocation possible. Il existe différents types de fonds avec différentes formes juridiques. Mais pour résumer voila comment nous pouvons les répartir :
Les fonds « globaux »
Ces fonds cherchent à surperformer un indice boursier et vous permettent d’investir dans une zone géographique bien précise. L’équipe de gestion a ensuite la liberté de sélectionner les secteurs où se positionner dans cette zone. Prenons par exemple le fonds Edmond de Rothschild China. Ce fonds vous permet d’investir en Chine. Les gérants vont ensuite chercher les meilleures opportunités sur le marché local pour faire fructifier vos capitaux.
Les fonds « sectoriels »
Ces fonds sont investis sur un secteur en particulier, parfois dans une zone géographique précise. L’objectif de l’équipe de gestion est alors de trouver les meilleures entreprises du secteur pour y investir votre épargne. Prenons par exemple le fonds Fidelity Global Health Care. L’équipe de gestion de ce fonds va chercher à effectuer les meilleurs investissements possibles dans le secteur de la santé.
Les fonds immobiliers
Ces fonds sont une alternative aux placements immobiliers classiques. Ils vous permettent de prendre des parts sous différentes formes dans des structures immobilières. Soit sous forme physique, le plus souvent via des fonds « OPCI ». Ils ont l’avantage de détenir directement un parc immobilier dont vous pouvez être actionnaire. Les inconvénients sont que c’est un investissement peu liquide et que vous pouvez être redevable de l’IFI (impôt sur la fortune immobilière). Le fonds AXA Selectiv’ Immo est un exemple d’OPCI. L’autre possibilité est d’investir dans des fonds qui détiennent des actions de société cotées ou non qui détiennent des actifs immobiliers. Ce choix vous permet d’investir dans l’immobilier en étant exonéré d’IFI et en bénéficiant d’une bonne liquidité. Nous pouvons prendre comme exemple le fonds Axa Framlington Europe Real Estate Securities.
Les fonds « à stratégie »
Dans cette catégorie nous allons mettre tous les fonds ayant des stratégies d’investissements plus spéculatifs. Ces fonds sont souvent difficilement accessibles pour les particuliers car ils nécessitent des tickets d’entrée de plusieurs centaines de milliers d’euros. Ces stratégies d’investissement sont diverses :
- Les fonds activistes. Ces fonds prennent des positions importantes dans des sociétés et cherchent ensuite à influencer le management pour améliorer la rentabilité.
- Les fonds arbitragistes. Ces fonds ne prennent aucune position de long terme. Leur objectif est de profiter des anomalies de marché pour dégager des plus-values. Par exemple si l’action Airbus côté 50€ à Paris et 51€ à Francfort. Le fonds achètera des actions à Paris et vendra à découvert des actions à Francfort.
- Les fonds algorithmiques. Ces fonds utilisent des stratégies d’investissement codées dans des algorithmes. Elles peuvent parfois être couplé avec du trading haute fréquence qui permet de faire des transactions en quelques millisecondes.
Il existe une multitude de stratégies possibles. Vous avez aujourd’hui le choix entre des dizaines de milliers de fonds dans le monde. A vous de trouver la stratégie qui vous convient le mieux.
En ETFs
Les ETFs (exchange traded Fund) sont des fonds d’investissements qui ont la particularité de ne pas chercher à surperformer leur indice de référence mais simplement à le copier. Par exemple un ETF répliquant l’indice CAC40 va réaliser une performance similaire à l’indice. Ces contrats sont plus intéressants que certains fonds actions car ils vous garantissent de faire la même performance que le marché avec des frais très limités. Les frais de gestion annuels d’un ETF sont de l’ordre de 0.25%. Alors qu’un fonds actions va vous facturer entre 1.5 et 2%
Vous trouverez des ETFs pour répliquer toutes sortes d’indices boursiers. L’ETF HSBC S&P 500 UCITS ETF qui réplique la performance de l’indice S&P 500 (500 plus grosses capitalisations de la bourse de New York). Mais aussi des fonds répliquant seulement un secteur d’activité au sein d’un indice. L’ETF Lyxor ETF Stoxx Europe 600 Banks réplique uniquement le secteur bancaire au sein de l »indice Eurostoxx 600. Il regroupe les 600 plus grosses capitalisations européennes.
Aujourd’hui vous trouverez des ETFs vous permettant de répliquer n’importe quel indice actions ou secteur d’activité. Il existe même es ETFs répliquant l’indice MSCI WORLD. Cet indice calculé par Morgan Stanley réplique la performance moyenne des bourses mondiale. En investissant par exemple sur Amundi MSCI World UCITS ETF vous êtes certains de profiter de la croissance mondiale et de réaliser une bonne performance à long terme.
En titres vifs
Situation défavorable
Afin d’investir en actions sur votre compte titres la 3eme option que je vous présente est l’investissement en titre direct. Cela consiste tout simplement à acheter des paquets d’actions. Cela paraît évident mais la réalité est bien plus complexe. Prenons par exemple le titre Carrefour. L’action se situe aujourd’hui sur le même niveau qu’en 1996… Soit 22 ans de non-performance pour les actionnaires hors dividende.
Situation favorable
L’investissement en actions détenues en direct est donc ce qu’il y a de plus risqué. Mais c’est également ce qui est potentiellement de plus rentable. Comme sur le titre Dassault Systèmes qui surperforme largement l’indice CAC 40 sur la même période.
Si vous souhaitez gérer votre compte titres en investissant directement sur des titres vous allez donc avoir un énorme travail d’analyse financière à mener. Comme vous venez de le voir certaines grosses capitalisations offrent des perspectives décevantes à long terme. La sélection est donc primordiale.
Si vous souhaitez vous constituer un portefeuille de titre en ne sélectionnant que des grosses capitalisations je vous déconseille de dépasser 10% de votre portefeuille par titre et 20% par secteur d’activité. Plus vous sélectionnez de petites entreprises plus vous devez diversifier car plus le risque et la volatilité augmentent.
L’investissement en titres direct est réservé aux investisseurs les plus avertis. Disposant de suffisamment de temps et de compétences pour analyser le marché.
Investissement en produits dérivés
Les produits dérivés permettent de monter des stratégies complexes de couverture de position ou d’investissement global. Ces produits permettent un recours massif à l’effet de levier pour optimiser la performance de votre portefeuille.
Les Options
Les options sont un droit d’achat. Lorsque vous acheter une option sur une action à l’achat vous achetez le droit d’acheter (ou de ne pas l’acheter) à un cours plus élevé que le cours actuel. Dans ce cas c’est un CALL.
Vous pouvez également acheter le droit de vendre une action ce qui revient à vendre à découvert une action à un prix inférieur au prix actuel. Dans ce cas c’est un PUT.
Les options sont des contrats à terme avec une échéance définie à l’émission du produit. A l’échéance vous avez le choix entre acquérir les titres ou non. Il existe deux principaux types d’options :
- Les options Européennes. Ces contrats ne peuvent pas être vendus avant la date d’expiration du produit.
- Les options Américaines. Ces contrats contrairement aux options Européennes sont négociables à tout moment. Vous pouvez acquérir des options puis les revendre avant la date d’échéance si le timing vous semble plus opportun.
NB : les options Européennes et Américaines ne définissent pas une zone géographique. Vous pouvez acheter des options Américaines sur des titres d’entreprises Européennes et inversement.
Vous pouvez acquérir ces options de droit d’achat ou de vente contre une simple prime appelée aussi premium. Si par exemple vous décidez d’acheter un paquet d’actions via des options call et que l’action baisse ensuite fortement, vous n’achèterez pas les actions à l’expiration de l’option et vous ne perdrez que votre prime.
Vendre des options
Comme une action vous pouvez acheter mais également vendre un contrat d’option.
Contrairement aux actions, les options sont sensibles à de nombreux paramètres en plus de l’évolution des cours, notamment la volatilité. Lorsque la volatilité est faible la valeur d’une option baisse même si les cours stagnent. C’est pourquoi vous pouvez vendre vos contrats d’options.
Lorsque vous achetez une option et que le marché progresse dans le sens souhaité le gain est théoriquement illimité. Lorsque le marché avance dans le sens inverse à celui souhaité votre perte correspond à la prime, elle est donc limitée.
La vente d’une option est une stratégie qui demeure risquée à long terme car le gain potentiel correspond à la prime (premium) alors que la perte est alors illimitée. Votre courtier va donc calculer tous les scénarios possibles et vous demander d’amener des garanties financières suffisantes pour pouvoir faire face aux différents scénarios. Si votre garantie ne suffit pas votre intermédiaire est droit d’effectuer un « appel de marge » et ainsi vous demander d’augmenter vos garanties.
Les futures
Comme les options les futures sont des contrats à terme. Le principe de ces contrats est d’acheter un prix futur à un actif pour se protéger contre son évolution. Ces contrats sont principalement utilisés sur les marchés de matières premières ou de change. Les principaux indices boursiers ont des contrats indexés.
Le principe est simple. Vous achetez fin février un contrat future CAC 40 avec une échéance mensuelle fin mars. Si les cours montent vous êtes gagnant, si ils baissent vous êtes perdant. Vous pouvez miser à la hausse comme à la baisse de l’indice de votre choix. Avec les ETFs ce sont les deux outils les plus efficaces pour miser sur l’évolution d’un indice.
Cependant il est plus intéressant d’utiliser les futures si vous souhaitez prendre une position de très court terme. En effet comme avec les options vous n’apportez pas immédiatement toutes la somme pour acquérir votre actif mais seulement une « prime ». Ce qui permet d’immobiliser moins de capital et de profiter d’un effet de levier. Cependant gardez bien en tête que votre intermédiaire vous demandera d’amener tout le capital afin d’acquérir vos titres en fin de séance boursière. Si vous ne disposez pas d’assez de capitaux vous aurez alors le choix entre amener plus de garanties (de marge) ou bien clôturer votre position. A l’échéance des contrats mensuelle ou trimestrielle. Vos positions seront clôturées, il faudra alors les « relancer » sur une nouvelle échéance si vous souhaitez investir sur le long terme.
A noter
J’ai essayé ici de vulgariser le fonctionnement des options et des futures qui sont des produits extrêmement complexes. Ils s’adressent aux investisseurs les plus avertis. Si vous souhaitez vous documenter de façon approfondie sur ce marché je vous conseille Options, Futures et autres actifs dérivés de John Hull qui est une référence sur le sujet.
Investissement en obligations
Contrairement aux actions qui sont des actifs (parts dans des entreprises) les obligations sont du passif (dette générant des intérêts). Les obligations sont similaires à un prêt in fine. Contrairement à un remboursement constant le capital est remboursé en totalité à la fin du prêt. Seuls les intérêts sont versés aux prêteurs sous forme de coupons.
Exemple : Emission obligataire d’une entreprise X pour financer un projet de 200 millions d’euros sur 20 ans avec un coupon à 3%. Les prêteurs recevront un coupon annuel correspondant à 3% du capital prêté soit 6 millions d’euros pendant 20 ans. Au bout de cette période le capital de 200 millions sera remboursé par l’émetteur (sauf si il fait défaut).
Lorsque vous détenez des actions d’une entreprise réalisant des profits celle-ci a le choix de vous verser un dividende ou non. Dans le cas du marché obligataire l’entreprise ayant émis des titres est dans l’obligation de vous verser un coupon.
Les Obligations d’état
Les obligations d’état sont des titres émis par des états afin de se financer et de se refinancer auprès des marchés financiers. En France ce sont les services du trésor qui sont en charge de l’émission des obligations. Les OAT, obligations assimilables du trésor. Ces obligations sont émises sur le marché primaire auprès des grands institutionnels qui les revendent ensuite sur le marché secondaire notamment aux particuliers dont le compte titres peut servir de support.
Sur le marché secondaire les obligations fluctuent comme les actions en fonction de l’offre et de la demande. Les principaux facteurs de variation des obligations sont :
- L’inflation, plus celle-ci est faible plus les titres émis auront tendance à s’apprécier et inversement lorsqu’elle est forte
- Les notes des agences de notation (que nous verrons plus bas) qui permettent aux investisseurs de connaitre les probabilités de remboursement de la créance. Plus la note est bonne, maximum AAA. Plus la probabilité de remboursement est élevée et plus le taux servi est faible. Au contraire un pays se rapprochant de la plus mauvaise note D (défaut) aura des taux d’intérêt élevés. La probabilité qu’elle ne rembourse pas le capital dû aux prêteurs est élevé.
Exemple : Vous achetez sur le marché secondaire une obligation valant 100€ émise sur 10 ans qui délivre un coupon annuel de 5%. Vous toucherez 5€ annuel pendant 20 ans. Imaginons qu’au bout de 5 ans les taux montent à 10% sur le marché secondaire. La valeur de l’obligation va donc s’ajuster à un prix de 50€. Plus les taux d’intérêt montent plus le prix des obligations baisse A l’échéance vous recevrez tout de même les 100€ prêtés au moment de la souscription, durant cette période les intérêts vous auront rapporté 50€ (5€/an X 10 ans).
Les Obligations d’entreprises
Comme les obligations d’état vous pouvez acquérir sur votre compte titres des obligations d’entreprises qui se financent sur les marchés pour financer des projets. Ces obligations sont également notées par les agences de notations et fournissent généralement un rendement supérieur aux obligations d’état car elles représentent un risque supérieur.
Avant d’acquérir des obligations d’entreprises (corporates en anglais) je vous invite à étudier le secteur de l’entreprise ainsi que les résultats comme si vous investissiez en actions. Bien qu’elles soient notées par les agences de notations ces informations sont difficilement trouvables gratuitement.
Les agences de notation
Les agences de notation sont des entreprises chargées d’analyser les entreprises afin de leur donner des notes de crédit. Ces notes déterminent leur risque et permettent de valoriser les titres obligataires que vous pouvez intégrer à votre compte titres.
Il existe trois grandes agences de notation, Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s.
Les notes desservies vont du AAA. La meilleure note possible, qui indique que le risque de défaut est improbable au D. Qui signifie que le titre est en défaut. Lorsque l’entreprise fait défaut les investisseurs perdent une partie ou la totalité de leur capital prêté.
Il existe chez Standard & Poor’s 23 notes différentes. Elles sont divisés en deux grandes catégories. Les titres notés de AAA à BBB- sont considérés comme Investment Grade, ce sont des titres de qualité. Entre BB+ et D nous sommes sur la catégorie High Yield. Ce sont les titres de moins bonne et de mauvaise qualité, considérée comme spéculatifs.
On constate que les intérêts servis sont très différents en fonction de la notation. Je vous invite à regarder la notation de la Grèce qui est inférieure à celle du Brésil, le Mexique et de l’Inde. Pourtant elle emprunte à des taux deux fois inférieurs. Cette anomalie s’explique par le fait que la Grèce est au sein de la zone euro. Les investisseurs parient sur une certaine solidarité entre les pays notamment l’Allemagne et la France qui possèdent une très bonne notation.
Les fonds obligataires
Vous pouvez investir l’épargne de votre compte titres sur des fonds obligataires gérés comme nous l’avons vu sur les fonds actions par des équipes de gestion. Elles sont chargés de sélectionner les meilleurs titres et de les intégrer dans leurs portefeuilles.
Afin de sélectionner les fonds sur lesquels vous souhaitez investir votre épargne vous devez connaitre trois paramètres qui détermineront votre choix :
- La zone géographique de votre investissement
- La qualité de titres sur lesquels vous souhaitez investir
- Souhaitez-vous investir sur des obligations corporates ou des Bons Gouvernementaux ?
Prenons par exemple le fonds Allianz US High Yield AM qui est investi dans les obligations à haut rendement Américaines. Ce fonds investi votre épargne dans les obligations émises par des entreprises ayant une note de crédit inférieure à BBB. Ce fonds peut offrir un rendement élevé en période de croissance mais est plus à risque dans les périodes de récession.
Au contraire le fonds Aberdeen Global Euro Governement Bond investi dans les obligations investment Grade des bons gouvernementaux Européens. Ce fonds est investi dans les titres publics bien notés. Vous remarquerez qu’il est moins volatil que le précédent.
Vous pouvez ainsi vous constituer sur votre compte compte une poche obligataire qui diversifiera vos investissements en actions.
Les fonds ETFs
Il existe comme pour le marché actions des ETFs sur les Obligations. Ces fonds vous permettent de construire des stratégies d’investissement simples et efficaces sur votre compte titres. Comme pour les fonds cotés vous pouvez sélectionner vos ETFs en fonction de la zone géographique, les notations de crédit ainsi que les supports.
Par exemple le fonds Lyxor Iboxx treasories 5-7y peut vous permettre de vous positionner sur les obligations de l’état Américain ayant une maturité entre 5 et 7 ans. Le fonds BNP Paribas Easy Markit Iboxx liquid corporate vous permet d’investir sur les obligations d’entreprises européennes.
Les ETFs obligataires sont en majorité récent avec seulement quelques années d’historiques de cours. Il peut donc être intéressant d’aller regarder la performance des sous-jacents pour se rendre compte de la performance passée. Bien que la performance passée n’engage pas les performances futures !
Investir dans les matières premières
Votre compte titres vous permet en plus d’investir dans les actions et les obligations d’investir sous différentes formes dans des stocks de matières premières. Ces outils vous permettent de miser sur la hausse et la baisse. Que ce soit sur les métaux précieux, l’énergie, les matières premières agricoles et bien d’autres. Initialement ces outils ont été créés afin de permettre aux différents acteurs de se protéger soit contre la hausse ou la baisse des prix. Ce secteur est minoritaire dans les marchés financiers et bénéficie de peu de liquidités. Ces actifs subissent donc de fortes variations et doivent être minoritaires dans l’allocation de votre compte titres.
Les fonds cotés
Les fonds vous permettent de vous positionner sur une thématique précise ou de faire confiance à un gérant pour effectuer une allocation diversifiée des meilleurs actifs.
Par exemple, le fonds Lombard Odier Commodity Risk Premia est à la fois investi dans l’agriculture, les métaux et l’énergie. L’allocation se fait en fonction de l’analyse de l’équipe de gestion. Ces fonds peuvent vous permettre d’intégrer simplement une dose matières premières à l’allocation de votre compte titres.
Les fonds ETFs
Les ETFs sont selon moi le meilleur outil pour acquérir des stocks de matières premières. Ces outils vous permettent de mieux cibler votre investissement en achetant par exemple un stock d’or via le fonds ETFS GOLD ETC qui réplique les contrats futures sans en subir les inconvénients comme nous le verront plus bas. Ces outils vous permettent de vous positionner facilement et à moindres frais. Le seul défaut de ces contrats est que vous subissez « l’érosion » de ceux-ci. Ce phénomène est lié à l’échéance des contrats futures. Les frais de transactions sur ces produits peuvent être supérieurs aux ETFs indexés sur les actions ou les obligations.
Vous trouverez des ETFs sur divers actifs comme le café le blé ou le cuivre. A vous de monter une stratégie d’investissement intelligente sur ces actifs pour profiter au mieux de la volatilité.
les contrats Futures
Les contrats futures sont les produits utilisés par les institutionnels pour se protéger. Par exemple un gros producteur céréalier va vendre des contrats futures pour se protéger de la baisse des prix. Si les cours montent il n’augmente pas son bénéfice car il essuie une perte sur les futures. Mais si les cours s’effondrent il ne perd pas d’argent car les futures couvrent son stock physique.
Comme les professionnels vous pouvez acheter des contrats futures via votre compte titres. Cependant je ne recommanderais ces produits qu’aux investisseurs les plus avertis et détenant de très gros actifs car ils sont complexes à gérer.
- Les contrats futures coûtent cher et vous immobilisent beaucoup de capitaux si vous investissez à moyen/long terme.
- Ils vous demandent beaucoup d’attention et de gestion car ce sont des contrats à terme. Si vous concevrez votre contrat jusqu’au terme vous devrez ensuite prendre livraison des matières premières en physique. Je pense que vous avez autre chose à faire qu’aller chercher des tonnes de maïs au CBOE de Chicago.
Quelles stratégies d’investissement adopter ?
Afin de gérer votre portefeuille vous pouvez deux approches différentes.
Une approche passive qui consiste à définir vos supports d’investissement sans réaliser d’arbitrages par la suite. Cette stratégie peut être payant en cas de forte progression des marchés financiers. Si ceux-ci stagnent une approche active offrira un bien meilleur rendement. Si vous ne disposez pas de beaucoup de capitaux et que vous souhaitez vous constituer un patrimoine financier en injectant une partie de vos revenus mensuels sur votre compte titre la gestion passive peut-être dans un premier temps une très bonne option.
La gestion active est la meilleure façon de gérer votre patrimoine lorsqu’il a atteint une taille conséquente. Elle consiste à monter des stratégies vous permettant de profiter au mieux des phases de hausse du marché actions tout en vous couvrant sur une partie obligataire lorsque la tendance risque de se retourner. Vous pouvez gagner beaucoup plus à long terme tout en évitant du stress lors des phases de baisse. La partie de votre épargne investie sur les obligations se retrouve protégée. Vous la réinvestirez sur les actions lorsque le marché est au plus bas.
Gestion passive
La gestion passive est l’option à privilégier si vous n’avez pas de capitaux et que vous désirez vous constituer un patrimoine. Cette stratégie est à appliquer sur un portefeuille de fonds ou d’ETFs. Si vous souhaitez investir directement sur des titres il vaut mieux privilégier une gestion active de votre compte titres.
Stratégie d’investissement via des fonds
La solution la plus conventionnelle pour gérer passivement votre compte titre est d’opter pour une allocation de fonds qui seront eux même gérés activement par des équipes de gestion.
Prenons par exemple cette allocation :
- H2O Allegro (fonds obligataire Européen).
- AB American Income Portfolio (fonds Obligataire Américain).
- BlackRock US Flexible Equity (fonds actions US).
- Carmignac Grande Europe (fonds actions Européennes).
- JP Morgan Global Dynamic Fund (fonds actions internationales).
L’avantage d’un portefeuille de fonds gérés activement est que contrairement à un portefeuille d’ETFs ou de titres détenus directement l’équipe de gestion va régulièrement mettre à jour son portefeuille d’actifs. La différence va se faire dans les phases de baisse du marché où l’équipe de gestion du fonds va se positionner sur des actifs moins volatils voir utiliser des outils de couverture. A l’inverse lors des phases de hausse le gérant va sélectionner des titres qui vont potentiellement surperformer le marché.
Sur une période d’un peu moins de 7 ans le portefeuille affiche une performance de 109.9%. Et ce malgré l’allocation d’un tiers du portefeuille sur des obligations.
L’allocation de fonds pour la gestion passive de votre portefeuille est une très bonne solution. Cependant veuillez à ne pas tout investir sur un seul fonds. Car même les meilleurs gérants ne sont pas infaillibles !
Investir avec des ETFs
La gestion passive de votre compte titres peut se faire via des Fonds ETFs investis sur des actions et des obligations internationales.
Pour illustrer cette stratégie je vous propose un portefeuille aux 2/3 en actions internationales et 1/3 en Obligations :
- L’Eurostoxx 600. Cet indice actions regroupe les plus grandes capitalisations boursières des 18 principaux pays européens.
- Le S&P 500 regroupe les 500 principales capitalisations de la bourse de New York.
- Le Nikkey 225 regroupe les 225 principales capitalisations boursières de la bourse de Tokyo.
- L’indice MSCI China permet de diversifier le portefeuille en actions chinoises grandes et moyennes capitalisations.
- Les T Notes sont les obligations émises par le gouvernement Américain avec une maturité de 10 ans.
- Le Bund qui sont les obligations émises par l’état Allemand sur une maturité de 10 ans.
C’est une allocation type pour un portefeuille actions et obligataires diversifié.
Ce portefeuille investi sur les 4 plus grandes zones économiques de la planète permet de profiter au mieux de la croissance économique mondiale. La part en obligations gouvernementales permet de réduire la volatilité du portefeuille.
Sur 15 ans le portefeuille affiche une performance de 230%. Cependant la volatilité du portefeuille est forte car la crise de 2008 fait perdre plus de 30%. L’investisseur doit être capable de garder ses positions malgré les pertes de court terme pour ensuite profiter du rebond.
La situation de perte engendre une pression psychologique importante, vous devez donc être prêt à la gérer avant d’investir sur des actifs à risque.
Gestion active de votre compte titres
Contrairement à la gestion passive la gestion active de votre compte titres nécessite du temps et des compétences en analyse de marché. C’est le mode de gestion le plus efficace car il expose l’épargne en période de hausse et la protège sur des actifs moins risqués sur les périodes de baisse. Cette stratégie de gestion s’adresse aux investisseurs expérimentés.
Gestion active via un portefeuille de fonds
Vous pouvez gérer votre compte titres de façon active de deux manières. La première est de confier un mandat de gestion à votre banque qui s’en chargera contre des frais supplémentaires. La seconde est d’effectuer vous-même les arbitrages. Nous allons nous intéresser ici à cette seconde option.
Pour cette simulation nous sélectionnons deux fonds :
- JP Morgan US select Equity (ISIN : LU0218171717). Fonds investi en actions Américaines.
- BNP Paribas US Mortage Classic Capitalisation (ISIN : LU1080341065). Fonds investi sur les obligations de l’état Américain.
Notre stratégie va être d’augmenter les positions sur les actions lorsque l’on estime que le marché est porteur et d’investir sur des obligations lorsqu’il y a un risque de baisse. Nous allons utiliser les taux directeurs de la FED comme point de référence. En effet plus l’économie est prospère plus les actions montent, plus les prix augmentent et l’inflation également. Durant cette période la FED sera tentée de remonter ses taux d’intérêt. Nous utiliserons ce point de repère pour sécuriser nos positions. Lorsque l’économie risque d’entrer en récession la FED risque de baisser ses taux pour dynamiser l’économie. A ce moment nous augmenterons donc notre exposition aux actions. Cette stratégie permet d’acheter lorsque les cours baissent et de vendre progressivement lorsque les actions montent.
Cet exemple vous démontre qu’il est possible d’élaborer des stratégies simples de gestion de son compte titre. Il est important d’élaborer une stratégie de long terme compréhensible. Cela permet de se donner confiance dans les phases de stress afin de ne pas clôturer ses positions au plus bas.
Adopter une stratégie de gestion active sur son compte titre vous permet de ne faire que quelques arbitrages partiels. Les fonds ayant chacun une gestion active leurs propres positions évoluent régulièrement.
Stratégie d’investissement d’ETFs
Comme nous venons de le voir avec le portefeuille actif sur les fonds vous pouvez monter des stratégies équivalentes sur les ETFs sur votre compte titres.
Nous allons adopter la stratégie que nous avons vu précédemment. Nous allons donc sélectionner les ETFs répliquant le S&P500 et le taux de 10 ans US.
Voici deux ETFs pouvant être utilisés pour monter cette stratégie :
- HSBC S&P500 UCITS ETF (ISIN : IE00B5KQNG97). Fonds ETF répliquant la performance de l’indice S&P500.
- SPDR US treasury Bond ETF (ISIN :IE00B44CND37). Fonds répliquant la performance des bons du trésor américain.
On constate que sur le long terme les actions offrent la meilleure performance. En se concentrant sur la période de la crise de 2008 on constate également que les bons du trésor offrent une parfaite couverture. Au mois de novembre 2008 ce support affiche même une performance de 12.52% alors que le S&P500 perd 7.48%.
Les deux fonds sont donc complémentaires. Comme pour la stratégie appliquée sur les fonds les taux directeurs de la FED détermineront l’allocation du portefeuille.
On constate que les obligations jouent leur rôle d’amortisseur durant la crise de 2008. L’indice S&P500 perd sur cette période 52.2% alors que le portefeuille ne perd « que » 44%. Il amortit environ 20% de la baisse. Ensuite durant la période de taux bas le portefeuille profite largement de la hausse du marché actions.
Investir activement via des titres vifs
Si vous souhaitez choisir vous-même les titres composant votre portefeuille. C’est l’option la plus risquée car les fonds contiennent des centaines de titres ce qui limite l’impact des défaillances. Je vous recommande de mettre au minimum une dizaine de titres dans votre portefeuille. Plus vous investissez sur des petites capitalisations plus le risque augmente. Plus vous devez diversifier votre portefeuille. Évitez de dépasser 25% de votre portefeuille sur un seul secteur d’activité.
Prenons cet exemple de portefeuille :
Ce portefeuille est composé de grandes capitalisation de titres composants l’indice CAC40.
Votre portefeuille peut également être composé d’obligation. Vous pouvez appliquer la stratégie vu précédemment sur les fonds et les ETFs.
Afin d’optimiser au mieux la performance de votre portefeuille vous pouvez effectuer une analyse macroéconomique pour déterminer la répartition des classes d’actifs de votre portefeuille (actions/obligations). Dans un second temps vous pouvez effectuer une analyse microéconomique pour sélectionner vos titres.
Un portefeuille de titres détenus directement sur votre compte titres est l’option la plus complexe pour gérer votre portefeuille. C’est cependant la solution qui peut s’avérer la plus rentable.
Comment se constituer un portefeuille de produits dérivés
Si vous êtes très avertis vous pouvez également vous constituer un portefeuille de produits dérivés. Les options et les futures vous permettent de monter des stratégies spéculatives sur les différents marchés.
Par exemple sur le marché des options vous pouvez miser sur une baisse de la volatilité d’un sous-jacent.
Si par exemple vous vendez à découvert simultanément un PUT et un CALL sur l’indice CAC40 :
- Si l’indice monte fortement la stratégie est perdante car la volatilité augmente. La plus value sur les CALL est limitée à la prime. Les pertes sur le PUT sont par contre illimitées.
- Si l’indice stagne la stratégie est gagnante car la volatilité baisse.
- Si l’indice baise fortement la stratégie est perdante car la volatilité augmente. La plus value sur le PUT est limitée à la prime. Les pertes sur le PUT sont illimitées.
A l’inverse si vous achetez simultanément un CALL et un PUT sur l’indice CAC 40 :
- Si l’indice monte la stratégie est gagnante car la plus value sur le call est illimitée. Sur le PUT la perte est limitée au premium.
- Si l’indice stagne la stratégie est perdante car la volatilité baisse.
- La stratégie est gagnante si l’indice baisse car la plus value sur le PUT est illimitée. Sur le CALL la perte est limitée à la prime.
Vous pouvez monter toutes sortes de stratégies similaires avec des futures, des options des warrants… Vous pouvez même mélanger divers produits dérivés pour monter des stratégies innovantes.