Je vous propose ce mois-ci de vous présenter la stratégie que j’ai mise personnellement en place pour gérer mon patrimoine personnel. Attention celle-ci correspond à ma situation et n’est pas forcément duplicable pour vous.
Ma situation est celle d’un chef d’entreprise de 30 ans marié avec un enfant disposant d’un peu de capital.
La première étape est d’assurer sa situation en cas d’accident via un contrat de prévoyance pour protéger la situation financière de son foyer.
Si vous êtes salarié votre entreprise en a souscrit un pour vous, si vous êtes chef d’entreprise ou travailleur non salarié il est impératif d’en souscrire un. Ce contrat comporte trois garanties principales.
– Versement d’une rente en cas d’accident/hospitalisation/maladie pour remplacer vos revenus
– Versement d’une rente en cas d’invalidité
– Versement d’un capital à vos héritiers en cas de décès, ce capital n’est pas soumis aux droits de succession quelque soit le montant
Se protéger en cas d’accident est l’étape la plus importante lorsque l’on démarre son patrimoine. La seule excuse pour s’en passer est de disposer de suffisamment de patrimoine pour être rentier en cas de besoin.
Une fois toutes les précautions prises vous pouvez commencer à penser à votre épargne.
Vous devez disposer d’une épargne liquide et facilement mobilisable. Il faut donc exclure les contrats où votre argent est bloqué (PEA, PEL, PER…). Vous pouvez dans un premier temps utiliser un livret pour placer l’équivalent d’un à trois mois de salaire comme épargne de précaution.
Comme le montre cette étude réalisée par JP Morgan il n’est pas très intéressant de détenir une grande partie de son patrimoine sur des liquidités (livrets, fonds en euro d’assurance vie, fonds monétaires…).
Il faut donc concentrer ses investissements sur des actifs plus risqués.
Deux contrats d’épargne permettent d’investir dans des actifs plus risqués tout en restant liquide à tout moment. Le compte titres et le contrat d’assurance vie (qui est la version assurance du compte titres).
Ces deux contrats permettent d’investir en actions, obligations, immobilier et en monétaire.
La principale différence est que la fiscalité sur la plus value est appliquée à chaque arbitrage sur le compte titres alors qu’elle n’est payée qu’en cas de sortie du contrat sur l’assurance vie.
Dans le cadre du contrat d’assurance vie l’assureur garanti également la liquidité des supports et permet de faire des avances (crédits garantis par le contrat). En contrepartie le contrat d’assurance vie est un peu plus chargé en frais que le compte titres.
Pour ces raisons j’ai décidé d’ouvrir un contrat d’assurance vie plutôt qu’un compte titres. Je ne vais pas en détailler la gestion car je vous fais un point mensuellement à la fin de toutes mes newsletters. Ce contrat concentre la majorité de mes actifs liquides.
L’étape d’après consiste à penser plus long terme via des actifs peu liquides ou bloqués.
Dans un premier temps, j’ai souscrit des parts de SCPI à crédit. Les SCPI sont des fonds achetant de l’immobilier (principalement de bureaux). Le fonds gère les actifs, et reverse les loyers aux associés. C’est un investissement totalement passif car les associés n’ont rien à faire. J’ai préféré investir en immobilier de cette manière car cela me permet d’avoir un investissement plus diversifié et moins a risque qu’un investissement en direct. Le rendement me semble également bien meilleur.
Une assurance crédit a été souscrite avec cet investissement. Ainsi si il devait m’arriver quelque chose l’assureur rembourserait le crédit et la totalité des parts seraient transmises à mes héritiers. C’est ainsi un très bon moyen de protéger sa famille.
Les loyers sont versés trimestriellement sur mon compte courant ce qui me permet de faire face à une partie des échéances du crédit. Une fois le crédit remboursé ce sera une rente dont je pourrais bénéficier à vie puis la transmettre à mes enfants.
Enfin, le PER est un incontournable. Le plan épargne retraite permet de capitaliser tout en déduisant les sommes versées de son revenu imposable.
La souscription de mon PER ne se fait pas dans un objectif de retraite qui n’arrivera que dans 35 ans. Dans mon patrimoine ce contrat est une assurance déblocable en cas de force majeure. Ces cas peuvent être la liquidation de mon entreprise, le décès de ma conjointe ou une situation d’invalidité. Si malheureusement une de ces situations arrivait je pourrais sortir l’intégralité du plan sans être réintégré à l’impôt sur le revenu. Seuls les prélèvements sociaux sur la plus value seraient dus. Cette stratégie permet de récupérer de l’argent qui aurait dû être payé en impôt en cas de besoin.
Si fort heureusement j’arrive jusqu’à l’âge de la retraite sans le débloquer cela viendra compléter la rente versée par mes SCPI et mes régimes obligatoires via des rachats réguliers.